Amoureux d'enceintes JBL,
Samedi pluvieux audiophile heureux. L’occasion de troquer l’habit de jardinier astreint à l’inévitable tonte bi-mensuelle à celui de l’audiophile patenté en partance pour des écoutes. Le courroux de celle dont on a célébré la fête le lendemain ne tombera pas, la pelouse étant aussi détrempée qu’est imbibée un pistard du samedi soir à la fermeture des bars…
L’objet du délit est la visite d’un nouvel auditorium qui ouvre ses portes à Quimper. La chose est suffisamment importante pour être soulignée. Autant il est facile de trouver chaussure à son pied en matière de bars et pubs dans la pointe Bretagne, autant il est difficile de trouver un auditorium qui possède de bonnes conditions d’écoute et des appareils de qualités.
Mon hôte, un forumeur occasionnel connu sous le nom d’Eric Masse, est un client que j’avais rencontré à quelques reprises chez Infine audio à Quimper. Nous avions sympathisé et Eric m’avait invité à faire l’écoute de son système. Eric a décidé d’ouvrir un auditorium plutôt consacré aux appareils d’exception (Laam, Mark Levinson…) neufs ou d’occasion et au vintage, démarquant son auditorium par une spécificité propre. Le lieu d'écoute est situé du côté de Kemper en Cornouailles (Quimper pour les moldus).
Autan le dire tout de suite, mon post n’est pas de la publicité déguisée car si les écoutes avaient été décevantes, je ne me serai pas donné cette peine. Cependant, si ce post permet de donner un petit coup de pouce à Eric dans le démarrage de son activité, j’en suis ravi et l’assume bien volontiers.
Les enceintes retenues sont, à ce jour, des :arrow: JBL K2 9800 SE. Il est à noter que les K2 possèdent un super tweeter à compression dôme béryllium de 1pouce. Des corrections trois positions des basses et aigus sont possibles mais dans notre cas aucune correction n’est faite.
L’amplification est assuré par un pré :arrow: Lamm L2 Reference et deux blocs amplificateurs monophoniques :arrow: M2.2.
La source que je souhaitais écouter n'étant pas disponible comme prévu initialement, Eric a amené sa Rosita drive personnelle et son horloge externe Iclock de Mutek. J’ai donc amené pour la circonstance mon dac Stello 220 MKII afin d'écouter cette solution drive (CD rippés en AIFF via iTunes sur Macbook en liaison Wifi avec la Rosita cadencée par l’horloge Mutek et branchée sur mon DAC via un cordon DH Lab Silver Sonic D-75.
L'auditorium est très vaste avec un plafond assez haut. Les travaux entrepris par Eric pour le traitement acoustique ne sont pas complètement finis mais d'ores et déjà l'acoustique de la pièce est très bonne. Le sol est couvert d’un revêtement jonc de mer de cordes tressés agrémenté de tapis à certains endroit. Des panneaux ou éléments diffuseurs occupent certains emplacements dans les angles, sur les murs latéraux et arrière et sur le plafond. Pas de flutter échos, l’acoustique est mate sans être éteinte. Nos voix sont très intelligibles et nos échanges verbaux n'engendrent pas de fatigue auditive. La position d'écoute est situé à 4m50 environ de chaque enceinte. Eric me précise qu’il y a encore du travail notamment sur le traitement acoustique du mur situé derrière les enceintes.
L’entrée en matière se fait avec une écoute préalable sur un lecteur Pioneer DV- 747 retravaillé (horloge). Je vous rassure le Pioneer était la seule machine dont disposait mon hôte pour passer de la modulation dans les amplis afin de faire chauffer le système.
Les morceaux écoutés sont :
[1], [2] P.A.F. trio album "Morph" morceaux :arrow: Move In et :arrow: Chatango
[3], [4] Ginkobiloba album "Pachamama" morceaux "Le gitan de Candolle" et "So eyes" :
[5] Cassandra Wilson album " New Moon Daughter" morceau :arrow: 32-20
[6] Hadouk Trio Live at Fip morceau :arrow: Moussa
[7] Hugh Masekela album “Hope” morceau :arrow: Stimela
L'écoute sur Pioneer donne des indications et laisse présager de l'homogénéité préampli/ampli/enceintes mais il est rapidement claire que la source est limitative.
Les morceaux écoutés [1, 2, 3, 4, 5] sont bien ceux que je connais. Les instruments n'ont pas changé de nature, on entend bien tout ce que l'on doit entendre mais l'écoute est un peu grise et monochrome à l'image du ciel, avec une profondeur sur les plans sonores limitée, des timbres un peu monoplans, une fluidité vraiment perfectible autant d'éléments qui maintiennent l'auditeur sur celui de l'écoute critique et de l'analyse sans réelle sensation de plaisir ou de déplaisir.
Toutefois, je suis agréablement surpris par le fait que les compressions ne "trompettent" pas, qu'il semble ne pas y avoir de duretés inhérentes aux JBL et que l'intégration du 38 cm à aimant ALNICO semble patente.
Le temps de ripper mes CD sur le Macbook, nous installons mon DAC sur le système.
Puis nous passons à l’écoute de la Rosita drive sur l’entrée coaxiale du DAC. Nous repassons les morceaux écoutés précédemment.
Cela commence à faire de la musique. Connaissant l’esthétique sonore du DAC, je peux enfin avoir une idée plus précise des caractéristiques d’écoute des K2 et des Lamm.
Tout d’abord les K2. Même si les K2 (92 dB) ne sont pas proprement des enceintes à haut rendement, les caractéristiques d’écoute s’en approchent. L’écoute est très vivante [2, 3, 6, 6 , 7] et rapide, le grave est détouré, rapide avec de l’impact si nécessaire. On est en présence d’un système dont l’esthétique sonore penche plus vers l’extraversion (naturelle, celle de la musique) que l’introversion. Les enceintes disparaissent complètement. Le recul suffisant permet de ne pas ressentir de manière trop marquée les caractéristiques de projection des sons émis par les compressions donnant une image cohérente, large et profonde relativement stable dans la profondeur.
En matière de cohérence des registres, c’est probablement la première enceinte à compression et boomer de 38 cm qui parvient à une grande homogénéité sur le critère de fusion des registres entre la coupure haute du boomer (800 Hz) et la compression de médium.
Bien évidemment, la restitution de certaines voix avec prise de son close-up dont le spectre comporte des fréquence inférieures à 800 Hz sollicite le 38 et confère une massivité et un largeur spatiale un peu surfaite. Mais c’est le propre de ce type d’enceinte et l’effet est moins marqué sur les K2 du fait d’une fréquence de coupure haute relativement basse et d’un HP de grave particulièrement rapide.
Sur les GKF Exclusive (enceintes écoutant s’approchant de la philosophie des K2), l’effet était particulièrement marqué rendant l’écoute complètement irréaliste sur ce critère précis, problème accentué par l’effet pavillon occasionné par le sol.
Le recul, l’emplacement et la volume de la pièce nécessaire à l’exploitation des K2 sont AMHA conciliables une écoute domestique dans la mesure où la pièce possède des dimensions suffisantes et une acoustique s’accordant avec les capacités de grave des K2.
En outre je suis très agréablement surpris sur l’absence de duretés exogènes aux enregistrements.
Sur les différentes voix écoutées [3, 4, 5 et 6], les sifflantes ou chuintantes, les queues de réverbération ne sont absolument pas exacerbées par les K2 ou tout du moins par le système dans son ensemble.
Le super tweeter fait son travail sans qu’il n’y paraît. On ne retrouve pas les limitations que l’on perçoit souvent sur des enceintes possèdent une seule compression de médium aigu. Pas d’atténuation subjective ressenti dans l’extrême aigu comme je l’avais ressenti très rapidement sur les GKF exclusive. Les timbres possèdent un son plein, très naturel et d’une grande finesse de reproduction qu’une seule compression est inapte à rendre. Les cordes [4], les cymbales, cloches et charleys sont superbes autant qu ‘il peuvent l’être avec mon DAC et probablement plus encore.
Le amplifications Lamm se font totalement oublier tant il est difficile pour moi de leur porter un jugement décorellé de celui porter aux enceintes. Une chose est sûre : les qualités de douceur, d’incarnation, de dynamique et de rapidités sont patentes et découlent naturellement de l’association ampli/enceintes. Les applaudissement dans [6] sont naturels et sans sécheresse prononcées et permettent d’étalonner le niveau réaliste d’écoute de ce morceau.
Une chose m’interpelle dans le rendu général et devient au cours des écoutes de plus en plus évidente. Il y a cette sensation de temps qui s’étire que je ressens sur certains passage, cette sensation d’une compréhension plus précise des choses que d’accoutumée. Il me semble aussi que le rendu du DAC a perdu une infime forme de raideur et d’épaisseur du trait (que j’impute maintenant aux transports CD) au profit d’une souplesse, d’une fluidité, d’un filé et d’une matérialisation plus accomplies. Ce n’est pas systématique mais je le ressens sur de nombreux passage. Bien évidemment, le résultat d’écoute est subordonné à l’esthétique sonore du DAC et je ne prétend que le DAC s’est soudainement transformé en un totale DCS mais je suis quasi sûr qu’il est un peu transfiguré par rapport au rendu auquel je suis habitué.
Il m’apparaît alors que le drive Rosita est très performant. Le résultat semble supérieur à mon drive Icos Fado et ALS (mécanique Philipps CD pro 2) eux même supérieurs à un drive informatique sur entrée USB. Ce ressenti d’excellence du drive ne me quittera pas tout au long des écoutes et c’est finalement le fait marquant des écoutes en dehors de l’appréciation des qualités du couple Lam /K2.
Sur l’ensemble des morceaux écoutés, je confirme une fois encore cette impression d’excellence du drive Rosita et le potentiel des K2.
Bref, j’ai passé une superbe après midi plein d’enseignements. Je ressorts favorablement impressionné par l'excellence du drive Rosita et par le potentiel des K2. Bien des styles musicaux n’ont pas été abordés par manque de temps. L’écoute de la Rosita avec DAC intégré est remise à la prochaine fois mais cela n’est que partie remise.
Merci à Eric pour son accueil chaleureux et le temps qu’il a consacré à nos écoutes.
L’auditorium possède déjà des qualités acoustiques que bien des auditoriums réputés n’ont pas et cela est de bonne augure pour l’avenir.
Chañs vat Eric pour cette nouvel aventure et à bientôt,